Le secteur immobilier français est confronté à de nouveaux défis et opportunités avec l’adoption de la taxonomie européenne. Ces nouvelles normes réglementaires visent à établir des critères clairs et harmonisés pour déterminer quels investissements peuvent être considérés comme durables sur le plan environnemental.
Comprendre la taxonomie européenne et ses objectifs
La taxonomie européenne est un outil clé dans le domaine de la finance verte et de l’investissement durable. Elle vise à établir une classification standardisée à l’échelle européenne des activités économiques — dont le secteur de l’immobilier — en fonction de leur contribution aux objectifs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Cette classification permet aux investisseurs, aux entreprises et aux décideurs politiques d’évaluer plus facilement l’impact environnemental des activités économiques.
Les critères ESG sont devenus essentiels pour les investisseurs soucieux de soutenir des projets durables. La taxonomie européenne fournit un cadre clair pour déterminer quelles activités économiques peuvent être considérées comme “vertes” ou favorables à la transition vers une économie à faible émission de carbone. En effet, l’objectif principal de la taxonomie européenne est de réduire les émissions carbone de 50% d’ici à 2030 et d’atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050. À noter qu’en France, l’atteinte de ces objectifs est facilitée par le Décret Tertiaire qui oblige une réduction de la consommation énergétique des bâtiments tertiaires de 40%, 50% puis 60% d’ici respectivement 2030, 2040 puis 2050.
Un des autres objectifs de la taxonomie européenne est d’éviter le greenwashing, c’est-à-dire la pratique consistant à présenter des activités comme étant respectueuses de l’environnement alors qu’elles ne le sont pas réellement. En fournissant des critères transparents et harmonisés, la taxonomie permet d’évaluer objectivement si une activité répond aux normes environnementales requises.
La taxonomie européenne et son intérêt pour le secteur de l’immobilier français
La taxonomie européenne joue un rôle essentiel dans la promotion de l’immobilier durable en France. Les bâtiments verts, qui intègrent des éléments tels que les énergies renouvelables et valorisent l’efficacité énergétique, sont de plus en plus prisés sur le marché immobilier français.
La taxonomie européenne fournit une classification claire des activités économiques durables, y compris celles liées à l’immobilier. Elle définit les critères qui permettent d’évaluer si une activité est considérée comme durable et contribuant à la réduction des émissions de carbone.
Ces critères sont au nombre de 6 et représentent les objectifs environnementaux de la taxonomie européenne :
- Atténuation du changement climatique (depuis juin 2021)
- Adaptation au changement climatique (depuis juin 2021)
- Prévention de la pollution (depuis juin 2023)
- Gestion durable de l’eau (depuis juin 2023)
- Économie circulaire (depuis juin 2023)
- Écosystème sain (depuis juin 2023)
Dans le secteur immobilier, cela signifie que les promoteurs doivent prendre en compte ces critères lors de la construction ou de la rénovation des bâtiments. Cela peut inclure l’utilisation d’énergies renouvelables pour alimenter les bâtiments, l’amélioration de l’efficacité énergétique grâce à une meilleure isolation et à des systèmes innovants, ainsi que la réduction des émissions de carbone tout au long du cycle de vie du bâtiment.
On peut également retrouver des critères liés à la biodiversité qui mesurent par exemple la part de surfaces végétalisées et perméables, l’installation de structures de biodiversité (nichoirs, habitats…) ou encore le suivi d’un plan de management de biodiversité du site. Si les critères sont respectés, le bâtiment est alors considéré comme “durable”. L’application des différents critères de la taxonomie permet de promouvoir l’immobilier durable, mais aussi d’augmenter la valeur des actifs y répondant, ceux-ci étant plus prisés par le marché actuel.
L’application de la taxonomie européenne dans le secteur immobilier en France favorise donc un développement plus durable et respectueux de l’environnement. Elle encourage par ailleurs les investissements responsables dans ce domaine, offrant ainsi aux consommateurs davantage d’options pour choisir des logements respectueux de l’environnement, ou encore aux propriétaires la possibilité de choisir des bureaux et locaux respectueux de l’environnement.
Grâce à cette taxonomie européenne, le secteur immobilier français peut jouer un rôle majeur dans la transition vers une économie verte en privilégiant les bâtiments durables, les énergies renouvelables et la réduction des émissions de carbone, tout en augmentant la valeur de ses actifs.